Joëlle Merizen

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Quel est ton univers artistique ?

Mon univers artistique est largement influencé par le surréalisme ; j’aime faire des dessins absurdes, avec des hybridations et des analogies entres objets, animaux, plantes et humains, que je mélange entre eux pour obtenir des êtres nouveaux et étranges, parfois provocants.
Les idées viennent souvent sans que je les cherche, lorsque mon imagination voit une forme cachée dans une photo, une publicité, ou n’importe quel objet du quotidien, comme lorsqu’on décèle des choses figuratives dans les nuages. Je m’inspire donc d’un peu tout et n’importe quoi !

Comment définirais-tu ton style graphique ?

En plus du surréalisme, j’adore les dessins et peintures naturalistes, mes œuvres sont en général dans un style assez réaliste. J’aime cette esthétique, qui donne un peu une impression d’un dessin “sérieux”, que je décale en y intégrant un élément dérangeant.
La lecture se fait souvent en deux étapes : par exemple d’abord on voit un mignon petit animal, puis on y découvre une femme nue cachée dedans.
En général je n’intègre pas ou peu de décors, pour garder un certain minimalisme qui facilite la lecture du dessin.

Quel est ton rapport au skate ?

Mon rapport au skate est pour l’instant encore un peu timide ; comme beaucoup d’autres sports de glisse, il me fascine mais je ne le pratique pas. Je regarde de loin en me disant “si seulement je savais en faire” mais n’osant pas sauter le pas, ayant peur d’être ridicule et pas douée.
Ça a longtemps été la même chose avec la moto, j’y pensais en me disant “non mais c’est pas pour moi, je n’y arriverai pas”, tout en en ayant envie. Jusqu’au jour où certains éléments autour de moi ont fait que j’ai fini par passer le permis moto.
Le permis Skate, on le passe où ?

Comment tu vois le lien entre ton art et le skate ?

Le lien entre le skate et mon art… Eh bien je dirais qu’avant tout j’aime dessiner pour moi, pas pour quelqu’un d’autre.
Je me suis essayée aux dessins de commandes, et ce n’est clairement pas là où j’excelle le plus. Je me sens enfermée, privée de liberté.
J’aime faire mes dessins à moi, des figures libres, sans barrières. Quitte à ce que l’on les trouve trop provocants, ou pas assez ceci ou cela, et que je me casse la figure ; mais au moins je n’ai de comptes à rendre à personnes.
Pour le skate je pense qu’il y a de ça aussi, il y a une recherche de sensation de liberté, et également de défi personnel. Et même s’il y a un public qui regarde les figures, ou d’autres skateurs autour, ça reste un sport individuel, où on se fait plaisir à soi-même avant tout, sans devoir avoir l’esprit d’équipe (et si les autres apprécient aussi, tant mieux !)

Comment t’as envisagé la collaboration avec Le Shape ? Pourquoi ce dessin ?

À la base, ma collaboration avec le Shape c’est une histoire d’amitié. Un pote qui me présente une amie à lui, avec laquelle j’avais d’abord des affinités musicales. Et puis qui m’a invitée à une expo de planches de skate gravées, car elle travaille là-dedans. J’ai trouvé ça chouette, super chouette même. Je me suis dit que c’était presque des œuvres d’art, mais que j’aimais l’idée qu’on puisse les décrocher du mur pour rouler avec, les faire vivre (même si ça fait aussi un pincement au cœur de se dire qu’on pourrait les abimer). J’ai donc commencé à suivre leur page sur facebook : Le Shape.
Et puis j’ai vu ce concours qui était organisé, où l’on pouvait proposer ses dessins et gagner sa propre planche…
Le prétexte que je cherchais : avoir une planche à moi pour peut-être enfin m’essayer au skate !
J’ai donc envoyé des dessins dont je pensais qu’il pourraient fonctionner aussi bien avec l’esprit du skate, mais aussi avec cette technique de gravure, sans couleurs.
Aujourd’hui j’ai donc ma propre planche. Pour l’instant je n’ai pas encore mis de roues, mais je compte bien m’y mettre un jour !

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